Rencontre avec Nina Izzo, General Manager de Crocus Wines
De Montpellier à la Sonoma Valley, Nina Izzo, que vous connaissez peut-être à travers son blog Lost in Wine, a assouvi sa soif de découvertes vinicoles à travers de nombreux terroirs. Aujourd’hui à la tête de Crocus, une joint-venture basée à Cahors, et détentrice du WSET niveau 3, elle nous parle de son parcours éclectique et de l’impact de cette certification dans sa vie professionnelle quotidienne.
Oenovino : Nina, Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
N.Izzo : J’ai travaillé un an à Vinexpo en tant que Marketing et Social Media Manager. Ma mission principale était centrée autour du recrutement de visiteurs qualifiés. J’étais en charge du club, un service premium pour les acheteurs. Après j’ai eu l’opportunité de faire un VIE en Californie pour Paul Hobbs Wines. J’étais brand ambassador pendant un an et demi et basée en Sonoma Valley pour aider au développement de la marque Crocus, une joint-venture entre Paul Hobbs et Bertrand Gabriel Vigouroux. Et depuis cette année, j’ai été promue General manager de Crocus.
Oenovino : Parle-nous de ton rôle au sein de Crocus…
NI : Je suis en charge de tout le développement de cette joint-venture. Je gère autant la mise en relation des deux équipes de ce partenariat international entre la France et les États-Unis que la stratégie d’entreprise. Cela va du développement des ventes aux relations presse pour ces vins en AOC Cahors qui ont pour ambition de redéfinir le Malbec sur son lieu d’origine. Nous avons pour objectif de « premiumiser » l’appellation et de la faire connaître sur le plan international. Dans ce cadre-là, j’ai également un rôle d’ambassadrice aux États-Unis. Je me rends dans les marchés principaux pour éduquer les journalistes et acheteurs. Je suis aussi investie dans la production afin de gérer la totalité du processus et je vais bientôt participer à mes premières vendanges chez Crocus.
Oenovino : Et d’où te vient cette envie de travailler dans le vin ?
NI : À l’origine je souhaitais être orthodontiste pour rendre le sourire aux gens. Mais le concours de médecine étant très compliqué j’ai échoué et commencé à réfléchir à la suite. Cela m’a conduit à penser à mon parrain et ma marraine qui vivent à Bordeaux et sont des amateurs de vin. Ils participaient à des dégustations à l’aveugle ce qui m’a intrigué. Je me suis donc orientée vers l’œnologie. J’ai contacté le président des œnologues de France de l’époque qui a eu la gentillesse de m’accueillir et de me consacrer une heure de son temps. Il m’a conseillé un BTS viticulture-oenologie, que j’ai fait à Montpellier, tout en m’employant dans sa cave coopérative pendant un mois. J’ai pu rencontrer de nombreux passionnés qui m’ont appris énormément. Finalement aujourd’hui je donne le sourire aux gens à travers mon travail d’une autre manière…
Oenovino : En plus de ton activité professionnelle, tu animes également le blog Lost in Wine. Pourquoi avoir choisi d’écrire sur le vin ?
NI : J’ai justement eu l’idée de ce blog (www.lostinwine.net) en commençant à travailler dans la cave coopérative. Je partais de zéro, d’où ce nom de « Lost in wine », donc j’ai eu envie de partager toutes mes découvertes autour du vin. Cela a vraiment été un moteur pour moi car, tout en décomplexant ce monde du vin, comme beaucoup de blogueurs, je me suis forcée à aller à la rencontre de différents acteurs et de diverses régions viticoles.
Oenovino : Pourquoi as-tu suivi le WSET niveau 3 ?
NI : C’était dans le cadre du Mastère Spécialisé CIVS Commerce International des vins et spiritueux que j’ai suivi à Dijon. Le WSET niveau 2 était inclus dans notre formation et le niveau 3 était en option. J’ai choisi de le faire parce qu’au niveau international on ne jure que par le WSET. Il permet de montrer à ses pairs son niveau de connaissance dans le vin. C’est un véritable atout pour gagner en crédibilité.
Oenovino : Qu’est-ce que cette formation t’as apportée ?
NI : Personnellement, j’ai besoin de me rendre compte de ce que je sais et cela m’a permis de certifier mes connaissances. C’est aussi important de se mettre soi-même à niveau sur sa culture vin. Le WSET apporte de la structure et une certaine légitimité. C’est pour cela que je réfléchis actuellement à passer le niveau 4 (NDLR : le WSET Diploma) parce que dans le milieu dans lequel j’évolue, je fréquente, entre autres, beaucoup de sommeliers qui ont un niveau très élevé et le WSET m’aide à parler le même langage qu’eux.
Oenovino : Parlons vin, as-tu un vin favori ?
NI : Je vais en citer deux. Le Calcifère de Crocus parce qu’il donne vraiment une autre interprétation du Cahors que l’on n’a pas l’habitude de déguster. On se concentre plus sur la finesse que la puissance. Et je pense aussi au Pinot Noir sur Savoy Vineyard en Anderson Valley, Californie, de Ted Lemon (winemaker et propriétaire de Littorai). Il travaille en biodynamie avec une ferme intégrée et ses vins conjuguent style européen et touche californienne.
Oenovino : Pourrais-tu nous citer un vin qui t’a marqué ? Un autre que tu aimerais déguster ?
NI : J’ai eu l’occasion de boire un vin de Lalou Bize-Leroy en Bourgogne, le Meursault Les Narvaux 2005 du Domaine d’Auvenay. Elle nous avait laissé un petit fond de bouteille pour déguster et j’avais trouvé ça exceptionnel. Sinon, j’aimerais déguster un grand millésime de Pétrus qui a commencé à vieillir. J’ai déjà eu la chance d’en déguster en primeurs et j’avais trouvé ça vraiment très bon donc je suis très curieuse de voir ce que ça donne à son apogée !
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