Rencontre avec Marie Da Prato, à la tête de la cave In Natura Voluptas
De sa curiosité pour le vin initiée par ses parents, Marie Da Prato a tiré une véritable passion dont elle a finalement décidé de faire son métier. Au sein de sa cave parisienne In Natura Voluptas, elle compte partager ses connaissances et son amour pour les pépites écoresponsables dénichées aux quatre coins de la France.
Oenovino : Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
Marie Da Prato : Je suis originaire d’Aix-en-Provence. J’ai fait une école de commerce à Marseille, puis j’ai travaillé dans le marketing digital et la gestion de projet pendant 12 ans, majoritairement à Paris. J’étais dans un groupe de presse professionnelle. J’ai donc un profil très digital mais je me suis reconvertie pour assouvir ma passion du vin en suivant un Master spécialisé en management des vins et spiritueux à Bordeaux. Aujourd’hui, le métier de caviste mêle tout ce que j’aime : le vin, la rencontre avec les viticulteurs et leur produit, le contact avec la clientèle et la transmission de ma passion.
Oenovino : Parle-nous de la cave que tu vas bientôt ouvrir…
M.DP : Elle s’appelle « In natura voluptas », ce qui signifie en latin « le plaisir dans la nature ». Vous y trouverez uniquement des vins écoresponsables donc en bio, biodynamie, agriculture raisonnée. Il y aura aussi un petit peu de vins natures mais provenant d’une sélection très drastique pour garantir des cuvées stables. Ce qui compte avant tout pour moi c’est la démarche durable. J’ai vraiment grandi dans cet univers. Mes parents avaient leur compost, mangeaient sain et sans pesticide, et pour moi c’est devenu une évidence.
Oenovino : Et d’où te vient cette envie de travailler dans le vin ?
M.DP : J’ai un intérêt pour le vin depuis l’enfance. Mes parents m’emmenaient avec eux dans les caves du Luberon pour remplir leurs bouteilles avec du vin acheté en vrac. On allait chez les viticulteurs, on visitait leurs chais, on écoutait leurs histoires…tout ça très régulièrement donc c’est devenu naturel pour moi. Et de temps en temps j’avais le droit de déguster un peu de vin du bout des lèvres. C’est devenu une véritable passion il y a environ 15 ans. Je lisais beaucoup d’articles et de livres, je faisais les routes des vins pour découvrir les trésors de nos régions et je ne me sentais jamais mieux qu’en discutant avec les viticulteurs. Puis certains événements personnels m’ont amenée à réfléchir à ce que je voulais professionnellement donc j’ai décidé d’en faire mon métier.
Oenovino : Pourquoi as-tu suivi le WSET ?
M.DP : J’ai passé le niveau 1 il y a 7 ans. A l’époque, je ne voulais pas en faire mon métier mais simplement me former. Et dans le cadre de ma reconversion, j’ai passé le niveau 2. C’est là que j’ai découvert Oenovino. La formation m’a passionnée et j’ai vraiment apprécié le contact avec Jules Lamon. C’est donc tout naturellement que je me suis à nouveau tournée vers cette école pour le WSET 3.
Oenovino : Qu’est-ce que cette formation t’a apportée ?
M.DP : Cela m’a permis de monter sérieusement en compétence sur des éléments très importants pour mon métier. Ces connaissances pratiques et théoriques sont parfaitement complémentaires avec celles acquises pendant mes études de management. Le WSET est profondément axé sur la connaissance du produit. De plus, c’est un diplôme reconnu dans le monde entier. Et cela va beaucoup me servir car j’aimerais proposer des ateliers de dégustation dans ma cave, notamment à un public étranger.
Oenovino : Un mot sur l’école Oenovino ?
M.DP : C’est une école sérieuse qui joue également sur l’affect. Les enseignants sont sympathiques, abordables, pédagogues, on peut échanger sur les différents sujets avec eux. Il faut aussi souligner la qualité des échantillons dégustés.
Oenovino : Parlons vin, as-tu une pépite favorite ?
M.DP : En Côtes du Roussillon, il y a le Mas d’En Felix. C’est bio, très fruité et gouleyant, avec beaucoup de corps. Je pense aussi au Château Cardinal Villemaurine, un Saint-Émilion Grand Cru. J’adore l’approche de cette famille et leurs vins qui procurent énormément d’émotions.
Oenovino : Pourrais-tu nous citer un vin qui t’as marqué ? Un autre que tu aimerais déguster ?
M.DP : Ce sont plusieurs vins qui m’ont marqué, ceux du Luberon. Ils ont lancé ma passion pour le vin. Je peux par exemple citer le Domaine La Cavale et le Château Constantin à Lourmarin, le Château La Canorgue, La Bastide du Claux…ils ont tous une démarche durable, ainsi que ce fruité et cette chaleur caractéristiques du Luberon. Sinon, je n’ai jamais eu l’occasion de boire La Romanée Conti et j’en rêverais. Ou un Château Angélus à Saint-Émilion.
Quelle sincérité !