Rencontre avec Eloïse Lapp, Pricing Insights Senior Planner chez Pernod Ricard
Si elle a grandi au cœur d’une région viticole, c’est une curiosité et une soif d’apprendre toutes personnelles qui ont poussé Eloïse Lapp à se lancer dans le monde du vin et des spiritueux. Toujours guidée par son envie de découvrir et de partager, elle évolue désormais chez Pernod Ricard et forme en parallèle d’autres passionnés de vin, comme elle, au WSET avec Oenovino.
Oenovino : Eloïse, peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
J’ai commencé par des études à l’ESCP Business School à Paris, puis j’ai fait mon stage chez Pernod Ricard. Ensuite je suis partie en conseil en stratégie et je me suis rendu compte que les vins et spiritueux me manquaient beaucoup. C’est un secteur qui me passionne car les produits sont associés à des moments conviviaux, de partage et les produits témoignent d’une production complexe qui demande du temps et un savoir-faire. J’ai donc décidé de revenir dans le groupe Pernod Ricard depuis 4 ans pour m’occuper des études consommateurs. J’étudie le comportement d’achat et la valeur perçue de nos marques afin d’adapter notre stratégie commerciale et optimiser notre profitabilité et croissance.
Oenovino : Comment es-tu devenue formatrice au sein d’Oenovino ?
J’ai toujours aimé partager ma passion et mes connaissances en œnologie. Au départ c’était avec ma famille et mes amis. Puis j’ai voulu allier ma passion à mon métier. J’ai fait le niveau 3 du WSET chez Oenovino et je voulais continuer à m’investir dans la certification que je trouve riche et passionnante. Après discussion avec Jules (Lamon, ndlr), je me suis inscrite à une formation complémentaire pour obtenir mon diplôme WSET Educator. Ce diplôme me permet donc d’enseigner le niveau 1 et 2 en vin chez Oenovino mais également en spiritueux.
Oenovino : Qu’est-ce que la formation WSET apporte ?
La formation WSET est très riche et complète. Même si on est déjà un amateur ou grand consommateur, on apprend toujours de nouveaux éléments. Par exemple, au niveau 1, on joue avec les accords mets et vins et on découvre l’impact des saveurs sur la perception du vin. Je vous encourage à lécher une tranche de citron entre 2 gorgées de Sauvignon blanc, l’impact sur le vin est étonnant !
La suite de la formation (niveau 2 et plus) donne également une vraie connaissance des vins étrangers. C’est ce qui m’avait passionné en tant qu’élève et que j’adore faire découvrir en tant que formateur aujourd’hui.
Oenovino : Qu’est-ce que tu aimes dans l’enseignement ?
J’adore apprendre et faire découvrir, mettre des mots et des concepts sur des produits qu’on consomme régulièrement mais qu’on ne connaît pas vraiment finalement et surtout être pédagogue parce que souvent le monde du vin est assez complexe et nécessite d’éduquer ses sens. C’est très dur au début de mettre des mots sur des goûts et des odeurs qu’on perçoit. Afin d’aider mes élèves, j’essaye de partager des techniques et des astuces qui m’ont permis d’apprendre et de progresser. Par exemple, je compare l’arôme de banane à celui des bonbons Haribo ou je leur conseille d’utiliser les yaourts aux fruits et de les sentir et de les goûter à l’aveugle. J’essaye de démocratiser l’œnologie à travers mes cours et que ça parle au plus grand nombre.
Oenovino : Et d’où te vient cette envie de travailler dans le vin ?
Je n’ai pas de famille dans le vin mais je suis alsacienne donc j’ai grandi dans une région viticole. J’aime beaucoup le produit d’un point de vue symbolique. J’ai toujours trouvé fascinante l’importance accordée au vin dans un repas. Quand on ouvre une bouteille, on va parler du savoir-faire associé, il y a tout un univers autour. A l’ESCP je participais aux dégustations du club d’œnologie. C’est comme ça que j’ai commencé à vraiment m’y intéresser et à aller sur des salons.
Oenovino : Parlons vin, as-tu une pépite favorite ?
En tant qu’alsacienne, j’ai un domaine que j’aime beaucoup – Emile Beyer. Christian et Valérie Beyer sont des passionnés et ils n’hésitent pas à vous faire partager et découvrir leur savoir-faire et expertise. Leurs vins sont toujours des valeurs sûres, bien faits avec beaucoup d’arômes et une belle structure. J’ai toujours beaucoup de plaisir à ouvrir une de leurs cuvées et en toute occasion. Pour ne citer qu’un vin, le Pinot Gris Lieu-dit Hohrain est un de mes préférés.
Oenovino : Pourrais-tu nous citer un vin qui t’as marqué ? Un autre que tu aimerais déguster ?
Il y a une cuvée dont je garde un souvenir incroyable, un Amarone della Valpolicella Classico, Le Calendre. Il y avait tellement d’arômes et de complexité dans ce vin, je n’en avais jamais goûté d’aussi particulier. Pour celui que j’aimerais déguster, c’est certainement un choix classique, mais je dirais un Romanée Conti. J’adore les vins de Bourgogne et le Pinot noir, et avoir l’occasion de goûter un vin si renommé serait fantastique. Sinon, pour sortir un peu des grands classiques, j’aimerais aussi vraiment découvrir les vins indiens. C’est un marché en pleine croissance et encore très méconnu.
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